[DOSSIER] Des solutions pour adapter notre urbanisme

Portée par la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN), la volonté de diminuer l’impact de l’artificialisation des sols pousse le secteur de la construction à s’adapter. C’est le cas de l’entreprise Macoretz, qui a d’ores et déjà entamé son virage en faveur de la conservation des espaces naturels et agricoles. Comment ? En construisant différemment.

3 questions à… Xavier Lebot, directeur général de Macoretz, constructeur de maison individuelle, de logement collectif, expert en rénovation de l’habitat

Xavier Lebot, dirigeant de Macoretz.

En tant qu’entreprise dont l’activité historique était la construction de maisons individuelles, comment envisagez-vous cette loi ZAN ?

Cette sobriété foncière dictée par la loi ZAN est un mouvement que nous avons déjà suivi. Notre entreprise y porte une attention particulière au regard de notre démarche RSE*en place depuis plusieurs années. En tant que constructeur individuel, Macoretz réfléchit depuis déjà 7 ou 8 ans à des solutions permettant à un maximum de personnes d’accéder à la propriété, tout en étant le plus sobre possible en termes d’artificialisation des sols et de consommation d’espaces.

Quels changements cette sobriété induit-elle dans vos constructions ?

Cela peut nous amener à une mutualisation de certains espaces, en proposant des parkings communs, par exemple. Ici, les rues deviennent piétonnes et la biodiversité est respectée. Nous menons également des opérations de logements qui sont une autre façon de densifier. Par exemple, à Saint-Michel-Chef-Chef, nous avons démoli une ancienne pharmacie pour en faire 14 logements dans du collectif. A Saint-Brévin-les-Pins, nous avons aussi un projet de quatre maisons individuelles, à la place d’une maison originelle, en utilisant pratiquement le même espace.

Macoretz imagine déjà l’habitat de demain, en favorisant notamment la densification urbaine, comme ici à Rouans

Votre activité est donc en train de changer…

Oui, nous sommes de plus en plus des rénovateurs de maisons. Ce n’est pas le même métier et Macoretz s’y est préparée. Car le premier moyen d’éviter l’artificialisation, c’est de construire avec et sur l’ancien. Lorsqu’on arrive à réutiliser du bâti ancien, à conserver la structure, on a moins d’artificialisation, mais aussi, moins d’impact carbone. La rénovation représente aujourd’hui 35 % de notre activité, contre 22 % il y a trois ans. La maison individuelle représentait 75 % de notre activité. Cette année, c’est 41 %. Notre cœur de métier tourne autour de trois grands axes : continuer de construire des maisons individuelles, car 80 % des Français veulent y habiter, mais nous le ferons sur des plus petits terrains. Le deuxième axe, c’est de rénover un maximum de logements existants. Enfin, le 3e axe sera de densifier. Le guichet unique (NDLR : Citémétrie) mis en place par Pornic agglo Pays de Retz permet d’accompagner les habitants dans leurs projets de rénovation. Et rénover une maison, c’est aussi la rendre plus habitable, et donc, accueillir plus de monde sans artificialiser les sols. Faire du neuf avec de l’ancien, c’est également une réponse au ZAN.

*Responsabilité Sociétale des Entreprises

Loi ZAN : notre dossier

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