Trait de côte : comment l’Agglo protège son patrimoine
Anticiper, évaluer les risques, surveiller, intervenir… Les missions de votre Agglo pour protéger le trait de côte sont nombreuses. Comment lutter contre l’érosion et la submersion marine, et anticiper au mieux ces phénomènes ? Florian Enselme, responsable du service Gemapi (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) explique le rôle de Pornic agglo Pays de Retz dans la préservation du littoral, qui fait partie intégrante du patrimoine local.
Quelles sont les particularités de la gestion du trait de côte sur le territoire ?
L’Agglo compte environ 53 km de littoral, soit 2,2 % de la façade Atlantique française. Notre littoral est composé à plus de deux tiers de côtes rocheuses. Le reste est constitué de côtes sableuses. Notre rôle, c’est à la fois de comprendre le fonctionnement de ce trait de côte mais aussi de le surveiller au quotidien, ainsi que ses ouvrages pour évaluer et anticiper les éventuels risques. Nous menons donc, à la fois, des travaux réguliers, mais élaborons aussi une stratégie locale de gestion intégrée du trait de côte, avec des projections à 30 ans et 100 ans, qui visent à réduire durablement et efficacement la vulnérabilité des personnes, des biens et des activités, à l’aléa d’érosion côtière (lire encadré).
Cette année est particulièrement pluvieuse. Quel impact ces conditions climatiques ont-elles sur le trait de côte ?
Les quantités d’eaux de pluie ont été très importantes depuis octobre dernier. Ces fortes précipitations sont un facteur d’érosion des falaises, car l’eau s’infiltre, déstabilise le sol et donc la roche. Le territoire a également connu une succession de tempêtes (NDLR : Ciaran, Domingos et Céline en octobre et novembre 2023. Karlotta en février 2024). Tout ceci a un impact sur notre trait de côte, avec des risques d’entrées d’eaux marines sur nos dunes, et donc de submersion. Cette succession de tempêtes provoque également un phénomène d’érosion et de recul du trait de côte.
Au quotidien, quelles sont les missions de l’Agglo pour protéger le trait de côte ?
D’abord, ces phénomènes peuvent nous amener à effectuer des travaux d’urgence. Exemple à Saint-Michel-Chef-Chef où un bateau s’est écrasé contre un perré déjà très fragilisé. Il a créé un trou dans l’ouvrage lors d’une tempête. Ici, nous avons dû agir rapidement pour réparer les dégâts. Ensuite, une autre partie de notre travail consiste toujours à se dire : « Comment agir maintenant pour préparer l’avenir ? ». Avec le changement climatique, les phénomènes qui engendrent l’érosion vont s’accentuer. Notre objectif est donc d’estimer, de nous adapter, voire de faire différemment. Nous avons constaté que stopper l’érosion quelque part, c’était parfois l’accentuer ailleurs. Ce qui nous amène à tester de nouvelles choses, à innover. Nous faisons en sorte de ralentir le phénomène, plutôt que de vouloir le contrer à tout prix, comme cela a pu être fait par le passé.
En chiffres
- 524 ouvrages (épis, digues, perrés…) de gestion du trait de côte sont présents sur les 53 km de notre littoral.
- 30 % de notre littoral est maintenu par au moins un ouvrage en dur : perré, digue, enrochement, etc.
- 25 % des logements du territoire de l’Agglo sont situés à moins de 356 mètres de la mer. 50 % à moins de 1 153 m.