Association Trajet : le relogement, « une délivrance »

En quoi consiste le protocole de mise à l’abri des victimes ?

Mis en place sur les 15 communes du territoire dans le cadre du CISPD* de l’Agglo, ce protocole se déclenche à travers notre réseau de partenaires, assistantes sociales ou gendarmeries, qui nous contactent lorsqu’une femme a besoin d’être hébergée en urgence. Deux logements sont disponibles sur le territoire. Nous y accueillons les femmes, après avoir évalué leur situation. Nous intervenons bien souvent dans un moment de grande détresse. C’est pourquoi tout est prêt à leur arrivée : nourriture, linge, produits d’hygiène…Nous pouvons également accueillir leur animal de compagnie.

Comment sont-elles accompagnées ensuite ?

Notre rôle est multiple : accompagnement administratif et financier, démarches liées au relogement, mais aussi rescolarisation des enfants, souvent contraints de quitter leur école, afin d’assurer une distance avec l’auteur des violences après la séparation. L’association Solidarité Femmes Loire-Atlantique réalise un accompagnement global autour des violences conjugales. Les victimes peuvent aussi être accompagnées lors des audiences au tribunal. Enfin, la gendarmerie peut intervenir pour sécuriser le retour au domicile, pour y récupérer des effets personnels. C’est tout un réseau qui se mobilise pour entourer et soutenir ces victimes.

Quel rôle le relogement joue-t-il dans la reconstruction de ces femmes ?

Beaucoup d’entre-elles nous disent : « Si j’avais su que ce type de logement existait, je serais partie depuis bien longtemps ». Ce dispositif représente une délivrance et permet aux victimes de reprendre confiance en elles. D’ailleurs, il est très rare que ces femmes retournent au domicile.

En France, une victime tente en moyenne à sept reprises, de quitter le domicile avant une séparation définitive.

*Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance