Un spectacle pour sensibiliser à l’importance de l’eau

Assainissement, eaux usées, station d’épurations… Des termes techniques et peu ragoutants, dont les fonctions sont pourtant essentielles dans le cycle de l’eau. Avec son spectacle La vie rêvée des eaux usées, Rémi Lelong sensibilise sur les problématiques de l’eau, au travers d’un moment ludique. Rencontre avec cet artiste, qui jouera son spectacle le samedi 3 juin, à l’occasion du Village du développement durable, à Pornic. 

Comment vous est venue l’idée de créer un spectacle sur les eaux usées ?

Rémi Lelong : Ce spectacle a été créé en 2017, avec le soutien, notamment, de la Ville de Saint-Nazaire. Je souhaitais évoquer ce  sujet technique, au travers du volet culturel. Depuis 2005, date à laquelle j’ai créé le Théâtre Cabines, j’avais envie de travailler sur ce sujet de l’eau, qui me questionnait déjà. J’avais une sensibilité aux problématiques environnementales, et surtout à l’eau.

Solène Gendre et Rémi Lelong évoquent la thématique de l’assainissement, à travers un spectacle ludique et instructif.

Le sujet, parfois technique, de l’assainissement demande certaines connaissances. Comment avez-vous travaillé pour préparer La vie rêvée des eaux usées ?

J’ai suivi une formation d’un an autour du développement durable, à l’Université de Nantes. Par mon action de citoyen et d’artiste, j’étais plutôt actif sur ces problématiques autour de l’eau. Mon mémoire portait sur l’implication des artistes aux côtés des acteurs de l’eau. J’ai donc travaillé avec des compagnies de théâtre sur ce sujet, mais aussi avec les collectivités locales. Je me suis aussi pas mal documenté et j’ai visité des stations d’épuration. D’ailleurs, les gens qui y travaillent sont très passionnés, très impliqués. Techniquement, c’est intéressant. Puis, j’ai réfléchi à une manière d’en parler au travers d’un spectacle, avec une approche qui renseigne les gens. Ce spectacle, je le considère comme un point de départ d’une réflexion un peu plus élaborée sur l’eau.

Comment avez-vous transformé ce sujet technique en un instant ludique ? 

En inventant. J’ai travaillé avec des auteurs de la région pour les textes. Ils m’ont proposé des rêves que pourraient faire les eaux usées, si elles étaient douées de parole. Le fil rouge du spectacle, c’est donc un couple et son fils qui viennent faire une conférence sur une émotion découverte un jour, en écoutant une grille d’évacuation d’eau. Ils auraient entendu comme un cri, qui pourrait être la plainte de l’eau. Bouleversés par ça, ils cherchent à communiquer cette émotion. Il y a donc un jeu avec les sons. Ce spectacle aborde de nombreux sujet sur le petit cycle de l’eau : que met-on dans nos eaux ? Que rejette-t-on ? Il y a une forme de pédagogie ludique, instructive et divertissante sur les eaux usées, l’assainissement et cette conquête de l’hygiène.

Le spectacle La vie rêvée des eaux usées tourne depuis 2017.

Avez-vous le sentiment que cette question de l’eau prend de plus en plus de place dans la réflexion collective ? 

Avec ce spectacle, on arrive à capter des spectateurs qui ne s’intéresseraient pas forcément à ce sujet des eaux usées. Et heureusement ! Je sème des graines dans des têtes. Et force est de constater que l’actualité nous rattrape tout le temps.

Estime-vous que les collectivités ont un rôle à jouer dans cette pédagogie autour de l’assainissement ? 

J’en suis persuadé ! Ce spectacle doit continuer à vivre, et tourner encore plus. Ce sujet doit être un sujet dont on s’empare. J’ai parfois l’impression que la masse bouge une fois qu’elle a mal. Quand j’y pense, vous n’imaginez pas ce que l’on retrouve dans les stations d’épuration ! Des confettis, des serviettes, des mégots… C’est un fléau ! Et pour toucher le grand public, je pense que le levier artistique est intéressant, afin de sensibiliser à ce sujet de l’eau, qui est vital.

La vie rêves des eaux usées : représentation sur le Village du développement durable, sur l’esplanade de la Ria à Pornic. Rendez-vous le samedi 3 juin, à 11h30. Retrouvez tout le programme de cette journée